La définition de CONADEP

Qu’est ce que / La définition de CONADEP

Après une période de sept ans de dictature militaire en Argentine, une enquête a été lancée en 1983 pour connaître la vérité sur ce qui s’était passé par rapport à tous les crimes commis pendant cette période et, en particulier, aux milliers de personnes disparues. Cette enquête, promue par le président Raúl Alfonsín, s’appelait CONADEP, acronyme de Comisión Nacional sobre la Desaparición de Personas (Commission nationale sur la disparition des personnes).Le contenu du rapport final est également connu sous deux appellations populaires : ‘Nunca más’ et ‘Informe Sabato’ (l’écrivain argentin Ernesto Sabato a présidé les différentes commissions de travail du CONADEP).

Principaux éléments de l’enquête

La répression militaire qui a eu lieu de 1976 à 1983 a eu des conséquences dans toutes les sphères de la société et c’est pour cette raison que la CONADEP a enquêté dans différents secteurs. En voici quelques-unes : l’emplacement des centres de détention, les systèmes de torture utilisés, la question de l’antisémitisme, le fait de jeter des détenus à la mer, l’identification des fosses communes et l’enregistrement des disparus.

Conclusions de la Commission nationale sur la disparition des personnes

En septembre 1984, Ernesto Sabato remet le rapport de la CONADEP au président Raúl Alfonsín. Les conclusions du document n’avaient pas pour but de remplacer le travail des cours de justice, puisqu’il s’agissait de faire un compte rendu détaillé de tout ce qui s’est passé entre 1976 et 1983 en matière de répression militaire. Le rapport souligne que le nombre de personnes disparues recensées est proche de 9 000.
En ce qui concerne les centres de détention, ils sont situés dans tout le pays et on estime qu’il y a environ 340 centres. En ce qui concerne la torture, il existe des installations spécialisées connues dans le jargon militaire sous le nom de ‘salles d’opération’. En revanche, le document comportait les noms et prénoms des représailles et des disparus, et précisait en détail divers témoignages sur la vie quotidienne des prisonniers.

L’un des épisodes sur lesquels la CONADEP a enquêté est le vol de bébés.

Les autorités militaires ont enlevé des femmes enceintes qui ont été emmenées dans des centres clandestins, où, après l’accouchement, leurs nouveau-nés leur ont été enlevés pour être donnés en adoption à des couples ayant un lien quelconque avec l’armée.
Toutes les informations recueillies ont permis à la société argentine de connaître la vérité sur une période sinistre de son histoire récente.