Définition du Traité d’Utrecht

Qu’est ce que : Définition du Traité d’Utrecht

Les traités, comme les guerres (souvent la seconde menant à la première), ont considérablement façonné le visage politique des continents.L’un d’eux est le traité d’Utrecht (ainsi nommé parce qu’il a été signé dans la ville néerlandaise), qui a remodelé le visage de l’Europe au début du 18e siècle.

Le traité d’Utrecht (du nom de la ville néerlandaise du même nom) a mis fin à la guerre de succession d’Espagne (1701-1715).

Ce conflit, qui trouve son origine dans le testament de Charles II (roi français de la dynastie des Habsbourg), oppose le prétendant bourboniste Philippe V (qui finira par gagner la guerre), soutenu par la France (il est le petit-fils de Louis XIV) et un certain nombre d’autres États européens, au prétendant autrichien Philippe V (qui finira par gagner la guerre), qui est soutenu par la France (il est le petit-fils de Louis XIV) et un certain nombre d’États européens, contre le prétendant austraciste Charles III d’Espagne (frère de l’archiduc), qui avait le soutien de l’Autriche, de l’Angleterre et de l’Écosse (à partir de 1707, la Grande-Bretagne après l’Acte d’Union), des Provinces-Unies, du Portugal et d’autres États.
Il s’agit essentiellement d’un conflit européen, dans lequel, sur fond de succession au trône d’Espagne, les différentes puissances règlent leurs différends militairement.

Le traité se composait en fait de plusieurs traités distincts, pour la plupart bilatéraux, qui sont connus sous un nom commun.

-Le traité (ci-après dénommé au singulier) commence à être négocié à partir de 1712, grâce d’une part à la situation militaire qui commence à tourner en faveur de Philippe V en Espagne, aux difficultés économiques de la France à poursuivre la guerre, et à la victoire du parti tory en Grande-Bretagne, favorable à la paix.
En outre, en 1711, l’archiduc autrichien Joseph Ier était décédé, laissant son frère à la tête de la monarchie autrichienne, ce que la Grande-Bretagne n’appréciait guère, car cela facilitait la croissance d’un très grand ennemi potentiel avec l’union des deux monarchies sous une seule tête couronnée.

La mort, également en 1712, des deux successeurs directs au trône de France, permet à Philippe V d’Espagne de chercher une issue digne à ses aspirations (il était la principale pierre d’achoppement de la paix), en étant nommé dauphin (successeur) de France, proposition qu’il refuse.

Au cours des négociations, la France et la Grande-Bretagne sont assez bien au fait des aspirations à la paix de l’autre partie, qui privilégie un règlement. Les Britanniques renoncent même à combattre lors de la bataille de Denain, et leur attitude suscite les critiques de la couronne autrichienne.
Le 11 avril 1713, le premier traité est signé, reconnaissant Philippe V comme roi d’Espagne en échange des possessions européennes de la couronne espagnole.
La France cède des territoires à la Grande-Bretagne au Canada et s’engage à ne pas soutenir la succession jacobite au trône britannique. Il cède également des forteresses dans les Pays-Bas français afin que les Provinces-Unies puissent assurer leur défense contre la France à l’avenir.
Entre l’Espagne et la Grande-Bretagne, le traité de paix voit Gibraltar et Minorque passer aux mains des Britanniques (Gibraltar reste toujours un territoire britannique d’outre-mer). Les Britanniques se sont également lancés dans le commerce avec les territoires américains de la couronne française, bien que dans une mesure limitée.
En retour, la Grande-Bretagne fait la sourde oreille aux demandes catalanes de maintenir ses propres lois et institutions, et les troupes britanniques se retirent de Barcelone en 1713 sous les huées et les insultes de la population civile de Barcelone. La ville a tenu bon pendant un an de plus, la communauté internationale tout entière tournant le dos à ses appels à l’aide, bien que les puissances austracistes aient compté la Catalogne dans leur alliance.
Seule la cour austraciste a maintenu la pétition catalane en vie sous une forme ou une autre (même si elle a fini par la rendre inconfortable) au niveau international au cours des années suivantes, et Charles VI lui-même a refusé de reconnaître Philippe V comme roi d’Espagne.
La Catalogne était la dernière pierre d’achoppement avant l’instauration d’une paix définitive en Europe.

À la suite du traité d’Utrecht, la couronne française cesse d’être une couronne composite, une monarchie fédérée, et devient une monarchie absolue sur tout le territoire qu’elle gouverne.

Les lois des différents États qui composaient la Couronne d’Aragon (Aragon, Catalogne, Valence et les Baléares) ont été abolies par Philippe V et remplacées par des lois castillanes.