Qu’est ce que : Définition du stoïcisme
Le stoïcisme est un courant intellectuel qui est apparu comme un mouvement philosophique au XIe siècle avant J.-C. dans le contexte du monde hellénistique. L’initiateur de ce mouvement fut Zénon de Citium, et lui et ses disciples consolidèrent une doctrine qui sert encore aujourd’hui de référence, notamment comme guide du bonheur et du comportement moral. Quant au terme stoïcien, il vient de stoa, un portique de la ville d’Athènes où les philosophes de ce mouvement se réunissaient pour débattre. Le mot stoïque a évolué et est désormais utilisé pour exprimer une personne qui tient bon face à l’adversité.Les historiens de la philosophie s’accordent à dire que le stoïcisme est apparu dans des circonstances sociales, politiques et culturelles très spécifiques. D’un point de vue social, l’individu avait perdu ses repères traditionnels, car le modèle communautaire de la cité-État grecque s’était affaibli et la plupart des villes se trouvaient dans une période de décadence ; politiquement, la cité d’Athènes avait perdu son hégémonie avec l’irruption de l’empire hellénistique dans le contexte des conquêtes d’Alexandre le Grand. Sur le plan culturel et scientifique, les philosophes ont tourné leur regard vers l’individu et la nécessité de l’autonomie personnelle, optant pour une philosophie utile à la vie, évitant la spéculation philosophique et les questions politiques ou sociales (comme l’avaient fait les philosophes présocratiques par rapport à la nature et Socrate en matière morale et civique).
L’approche philosophique du stoïcisme
Si les philosophes stoïciens s’intéressaient aux questions scientifiques, ils excellaient dans leur analyse de la moralité. Le stoïcisme préconise une éthique fondée sur la raison, de sorte que le comportement devrait être basé sur l’harmonie entre la nature et les besoins humains.
Le but de l’homme est de trouver l’équilibre et le bonheur individuel, et pour cela il est nécessaire que l’individu se trouve lui-même. La proposition défendue par les stoïciens est simple : une vie agréable et heureuse doit être fondée sur une vie conforme à sa propre nature, la nature étant entendue à la fois dans un sens individuel et universel. Ainsi, les stoïciens pensent que nous ne serons heureux que si nous sommes capables d’harmoniser notre conduite avec le véritable sens de ce qui est naturel. Si nous nous écartons de ce but, nous vivrons dans une insatisfaction permanente.
L’idéal du bonheur humain est atteint par la maîtrise de nos impulsions et de nos passions et, par conséquent, par la pratique de la maîtrise de soi. Le sage stoïcien défend la nécessité de rester ferme face à l’adversité, de savoir quelles passions sont conformes à la nature et de mener une vie austère et simple, en évitant les tentations contre nature.
Stoïcisme et épicurisme
D’un point de vue philosophique, l’idéal du stoïcisme s’oppose à un autre courant apparu dans le même contexte historique, l’épicurisme. Les stoïciens tentent de ne pas être dominés par les désirs, tandis que les épicuriens défendent un hédonisme modéré. Pour les stoïciens, l’important n’est pas la bonté ou la méchanceté d’une action mais le but de l’action, et les épicuriens considèrent que le bien est celui qui recherche une satisfaction rationnelle et modérée.
Pour le stoïcien, la liberté humaine est encadrée dans l’univers et dans les lignes directrices qui régissent la nature et l’homme ne trouvera la liberté qu’en lui-même, en opposition à l’approche des épicuriens, qui considèrent qu’il n’y a pas de déterminisme comme le postulent les stoïciens mais que la condition humaine porte implicitement la nécessité de choisir et donc d’exercer la liberté.