Qu’est ce que : Définition de l’isonomie
Au 5ème siècle avant JC, Athènes a créé la première forme d’organisation politique dans laquelle le peuple participait aux décisions de la cité. Grâce à un système d’assemblée, les Athéniens proposaient des lois et, par conséquent, la volonté du peuple déterminait la politique. Ce modèle était appelé démocratie, un mot composé de deux termes : ‘démos’ signifie ‘peuple’ et ‘cratos’ signifie ‘gouvernement ou pouvoir’.Afin de justifier philosophiquement l’idée de démocratie, il était nécessaire de considérer deux idées ou principes : l’isonomie et l’iségorie.
Analyse de l’idée d’isonomie dans le contexte de la démocratie athénienne.
Le préfixe ‘iso’ signifie ‘égal’ et la racine ‘nomos’ signifie ‘loi ou règle’. Ainsi, dans le contexte de la démocratie athénienne, il était entendu que tous les citoyens étaient égaux devant la loi. Ce principe contrastait avec les systèmes aristocratiques et monarchiques antérieurs, dans lesquels un petit nombre jouissait de privilèges légaux, tandis que la majorité n’en bénéficiait pas. Dans la démocratie athénienne, le leadership politique n’était plus une question d’hérédité ou de lignée, puisque ce qui importait était la capacité de l’individu à convaincre les autres dans les assemblées. Pour que cela soit possible, deux nouvelles idées étaient nécessaires : nous sommes tous égaux devant la loi (isonomie) et nous avons tous le droit de vote (iségorie).
Pour les Athéniens, la démocratie n’avait de sens que si le principe d’isonomie, c’est-à-dire l’égalité juridique de tous les citoyens, était respecté.
À ce stade, il convient de préciser que tous les Athéniens n’étaient pas considérés comme des citoyens, puisque les femmes, les esclaves et les étrangers n’entraient pas dans cette catégorie.
Le fait que tous les citoyens soient égaux en termes de droits n’est pas accepté par tous. Le philosophe Platon s’opposait à la démocratie et donc à l’isonomia, car il estimait que seules les élites intellectuelles (les philosophes) étaient qualifiées pour exercer le pouvoir.
Aristote a également décrié les idéaux associés à la démocratie, qu’il considère comme propices à la démagogie et à la corruption.
Le principe d’isonomie peut rester lettre morte
Il est vrai que l’égalité de tous devant la loi est un droit reconnu dans la société actuelle. Cependant, il existe de nombreux exemples dans lesquels une démocratie formelle finit par imposer un système politique dans lequel l’égalité n’est qu’une déclaration d’intention ou une fiction (le clientélisme et le népotisme sont deux tendances qui s’opposent directement au principe d’égalité).
C’est pourquoi certains politologues et philosophes proposent de dépasser l’idéal d’égalité formelle de la démocratie par un modèle politique plus participatif dans lequel être égal n’est plus quelque chose de formel mais de réel. Dans ce sens, deux visions sont proposées qui cherchent à renouveler l’implication des citoyens dans la vie publique : la démocratie participative et la démocratie délibérative.