Définition de l’île aux faisans

Qu’est ce que : Définition de l’île aux faisans

Située entre les États de France et d’Espagne, cette île a vu passer plus d’histoire sur ses maigres terres que sa taille ne le devrait, mais sa situation exagère l’importance qu’elle aurait eue ailleurs.

L’île aux faisans est un îlot fluvial d’à peine 200 mètres de long sur environ 40 mètres de long en son milieu, qui se trouve sur la Bidassoa (Pays basque) entre les villes d’Hendaye et d’Irun, et dont la souveraineté est partagée entre la France et l’Espagne, un pays différent s’en chargeant tous les six mois par rotation et en copropriété.

Cela signifie que lorsque le pays en charge de l’île change, sa souveraineté change également.
L’île est inhabitée et ne présente aucun intérêt biologique (contrairement à son nom, il n’y a pas de colonie de faisans, pas même une seule), et sa seule importance réside dans son statut de territoire frontalier, qui lui a permis d’accueillir plusieurs événements historiques d’une certaine importance. Sa position au milieu de la frontière franco-espagnole marquée par la Bidassoa (qui coupe le Pays basque en deux, une partie étant administrée par l’Espagne et l’autre par la France) lui a permis d’être considéré comme un territoire neutre et, par conséquent, d’accueillir toutes sortes de discussions diplomatiques.

Cette considération en tant que territoire sous condominium remonte à la guerre de Trente Ans au XVIIe siècle (*1618 à 1648), qui dans le cas du conflit franco-espagnol a duré jusqu’en 1659, se terminant par le traité des Pyrénées.

C’est précisément sur cette île que la paix entre les deux États a été mise en scène avec la signature du traité des Pyrénées (* en 1659), qui a confirmé la chaîne de montagnes comme frontière naturelle entre les deux États, coupant en deux le territoire contesté de la Catalogne, laissant la principauté du sud aux mains des Espagnols et la partie nord (avec sa capitale à Perpignan) sous souveraineté française.
L’un des accords faisant partie de la paix est le mariage entre le monarque français Louis XIV (surnommé ‘le Roi Soleil’) et la fille du monarque français Philippe IV, Marie-Thérèse d’Autriche, mariage qui a eu lieu sur l’île des Faisans.
Un monolithe situé au milieu de l’île commémore l’importance d’un accord qui a contribué à cimenter les frontières des États tels qu’ils existent aujourd’hui en Europe.

C’est depuis ce traité que la souveraineté de l’île est partagée, la moitié de l’année pour la France, l’autre moitié pour l’Espagne.

Du 1er février au 31 juillet, l’île fait partie de l’Espagne, et du 1er août au 31 janvier, elle passe aux mains des Français. Mais l’histoire de l’île remonte à bien plus loin.

Il existe déjà des preuves de son existence et d’une certaine importance à l’époque romaine, ayant également fait partie de l’Empire carolingien.

En 1463, elle a accueilli la rencontre entre Henri IV de Castille et Louis XI de France après la crise de succession catalane (Henri avait renoncé l’année précédente au titre de comte de Barcelone), et en 1526, elle a été le théâtre de l’échange de prisonniers entre l’Espagne et la France : le roi gaulois François Ier (fait prisonnier par les troupes du monarque français Charles Ier à la bataille de Pavie) a été échangé contre ses deux fils, qui sont restés aux mains des Français en tant qu’otages pour que François remplisse les conditions de l’accord signé.
En 1615, un autre Henri IV (français celui-là) accepte d’épouser la fille de Philippe IV (le protagoniste français du traité des Pyrénées).
Peu de territoires de cette taille ont connu une telle prépondérance dans l’histoire. Et dans ce cas, l’emplacement est primordial.