Définition de l’honnêteté

Qu’est ce que : Définition de l’honnêteté

L’honnêteté, du latin honestĭtas, honestĭtātis, est une qualité qui fait référence au caractère honnête ou honorable des personnes. Dans la philosophie classique, l’honnêteté était considérée comme une vertu. Lilén Gomez | Déc. 2021Professeur de philosophie

L’honnêteté comme valeur sociale

Il existe différentes approches de la définition de l’honnêteté, dans des contextes différents. D’une manière générale, l’honnêteté est liée à la manière d’entrer en relation avec d’autres personnes, elle n’est donc pas considérée comme une qualité intrinsèque de chaque individu, mais comme un concept relationnel. En ce sens, l’honnêteté peut être considérée comme une vertu, car elle permet d’établir des liens de confiance au sein d’une communauté. Ainsi, le concept d’honnêteté est indirectement lié à la notion de vérité et de transparence envers les autres, de sorte qu’il implique une correspondance entre ce que l’on dit, ce que l’on fait et ce que l’on pense.
Une personne honnête est donc celle qui ne cède pas à la tromperie ou au mensonge. Dans le même temps, l’honnêteté est également liée à l’idée de justice, puisque ceux qui sont justes tiennent leur parole, de sorte qu’ils ne trompent pas pour se favoriser.
Le cadre de valeurs qui résulte de la relation entre l’honnêteté, la vérité et la justice est destiné à réguler le comportement au sein d’une société. Elles constituent des lignes directrices pour le comportement humain, mais n’ont pas d’existence réelle indépendante de la société qui les établit. Ce ne sont pas des questions objectives, mais elles sont relatives à chaque communauté, et même à différents groupes au sein de la même communauté, qui peuvent être en désaccord les uns avec les autres à leur sujet. C’est pourquoi les valeurs au sein d’une société, comme l’honnêteté, ont un intérêt normatif, puisqu’elles répondent à la revendication d’une manière particulière d’agir des autres individus. En formant une société, les individus établissent des normes implicites et explicites, par lesquelles le groupe social est ordonné.

L’honnêteté comme maxime morale

Tous les penseurs ne partagent pas la relativité de l’honnêteté en tant que valeur soumise aux idiosyncrasies de chaque groupe social.
Dans le cas du philosophe empiriste David Hume (1711-1776), l’honnêteté peut être considérée comme une vertu, non pas en fonction de ses manifestations extérieures, mais principalement selon que l’individu agit ou non selon des motifs appropriés. Pour Hume, si l’honnêteté n’avait qu’une utilité sociale, elle ne serait pas vraiment une valeur morale.
L’obéissance aux règles de la justice ne doit pas être suivie parce qu’elle est plus avantageuse d’un point de vue individuel (pour satisfaire ses passions), ni d’un point de vue collectif (pour permettre la stabilité de l’ordre social) ; elle doit plutôt être suivie parce que, rationnellement, l’obéissance aux lois est un comportement moralement valable en soi. La vertu, à son tour, doit être pratiquée volontairement, sinon, si une action n’est pas libre, elle n’est pas non plus vertueuse.
Emmanuel Kant (1724), tout en contestant le fondement empirique de toute doctrine morale, soutenant qu’elle doit être exclusivement rationnelle et a priori, partage certains des éléments que nous avons mentionnés dans sa conception de l’impératif catégorique. L’objet de la raison pratique, qui s’intéresse à notre manière d’agir, est l’impératif, dont la conséquence doit toujours être l’accomplissement du devoir. Sa fonction est donc d’orienter la volonté et les volitions vers l’accomplissement du devoir.
A son tour, l’impératif moral est catégorique parce qu’il commande l’action de manière absolue, comme une fin en soi, et non subordonnée à une autre fin de manière utilitaire. Dans le cas de l’honnêteté, si nous disons que les hommes doivent être honnêtes, il ne s’agit d’un impératif catégorique que dans la mesure où il s’agit d’une fin en soi, et l’on peut s’attendre à ce que tous les hommes agissent universellement conformément à cette maxime.

Bibliographie

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