Qu’est ce que : Définition de l’allégorie de la caverne
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Un passage important de l’une des œuvres les plus connues du philosophe grec Platon, la République, est connu sous le nom d’allégorie de la caverne. Sa pertinence réside dans le fait qu’il symbolise un aspect central de la pensée platonicienne : sa métaphysique dualiste. Lilén Gomez | Nov. 2021Professeur de philosophieÀ partir de l’allégorie de la caverne, dans le livre VII de la République, Platon explique la division dualiste du monde entre le sensible et l’intelligible. L’allégorie relate la situation d’un groupe d’hommes confinés à vivre dans une caverne dont la seule sortie et source de lumière se trouve derrière eux. Ils ne peuvent pas se retourner, car ils sont enchaînés, leur seule possibilité est donc d’observer les ombres des êtres qui passent à l’extérieur, projetées devant eux, sur le mur opposé à la sortie.
La caverne est la représentation du monde de la doxa, c’est-à-dire, comme nous l’avons dit plus haut, le monde où les prisonniers construisent leurs opinions en fonction d’apparences sensibles, de fausses copies. A l’extérieur, c’est-à-dire dans le monde des Idées, se trouvent les êtres réels et véritables.
L’histoire se poursuit avec le cas de l’un des hommes, qui est libéré et qui, avec effort et douleur, s’élève vers le monde extérieur, où il s’habitue progressivement à voir les personnages directement. Le processus décrit est, en vérité, l’ascension progressive vers la connaissance. Enfin, l’homme lui-même est contraint de redescendre dans la grotte, avec les mêmes souffrances qu’il a subies en la quittant. Ce mouvement est celui de la dialectique ascendante-descendante que Platon propose comme moyen de connaître la vérité. À son retour, il est ridiculisé et puni par ses anciens compagnons. Platon affirme que c’est l’homme qui s’élève, c’est-à-dire le sage, qui connaît les Idées, qui doit diriger la polis. En ce sens, nous constatons qu’il existe une relation étroite, selon le philosophe, entre la connaissance, l’éthique et la politique.
Principes de la métaphysique platonicienne
La métaphysique platonicienne – c’est-à-dire, en termes généraux, l’explication de ce qu’est l’être – se caractérise comme une métaphysique dualiste. Platon prend, comme point de départ, les postulats de Parménide sur le statut de l’être et l’univocité des idées. Le monde peut donc être divisé en deux domaines : le monde intelligible et le monde sensible. Le monde intelligible est le monde de l’être, des essences, du réel. Il contient les Idées, qui sont les archétypes de tout ce qui existe. Ce monde est caractérisé comme universel, parfait, unique, nécessaire, objectif, immuable, intemporel, inespéré, et son existence est indépendante de notre pensée.
En revanche, le monde sensible n’est qu’apparence. C’est un monde caractérisé par le particulier, l’imparfait, le multiple, le contingent, l’individuel ou le subjectif, le mutable, le spatio-temporel et, contrairement au monde intelligible, il est dépendant de la pensée.
Ainsi, les caractéristiques des deux royaumes sont opposées. Néanmoins, il existe une relation entre les deux mondes, dans la mesure où ils sont similaires. Le monde sensible participe au monde intelligible, dans la mesure où les choses sensibles sont dans les Idées, par une relation de ressemblance. Ainsi, par exemple, les objets singuliers que nous percevons par les sens sont des copies dégradées des archétypes, des essences, qui se trouvent dans le monde des Idées, auquel nous avons accès par la raison. A leur tour, les Idées sont classées dans un ordre ascendant, selon leur degré d’entité, l’Idée du Bien étant l’entité la plus élevée, puis l’Idée la plus élevée.
L’aspect gnoséologique
La gnoséologie platonicienne établit deux modes de connaissance : d’une part, le domaine de la doxa, c’est-à-dire de l’opinion, présuppose la connaissance par les sens, et est donc partiel et imparfait ; tandis que le domaine de l’épistème – la connaissance légitime – n’est accessible que par la raison et donne lieu à une connaissance universelle et vraie, celle des Idées. La méthode qui conduit d’un plan à l’autre dans la recherche de la vérité est la dialectique ascendante-descendante.
En ce sens, la gnoséologie platonicienne est étroitement liée à sa métaphysique, de sorte qu’il existe une hiérarchie ontologique-épistémologique allant des Idées les plus élevées à leurs copies sensibles ontologiquement dégradées.
Bibliographie
PLATON, République, Livre VII, Ed. Gredos, Madrid 1992 (Traduction de C. Eggers Lan).