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La pensée a une double dimension, car elle est individuelle mais en même temps collective. Consciemment ou inconsciemment, toute société organisée crée des structures linguistiques et des idées comme s’il s’agissait d’artefacts. Lorsque cela se produit, nous parlons d’une construction sociale.
En ce qui concerne notre façon de nous habiller, nos vêtements ne sont pas le résultat d’une décision totalement autonome, puisqu’ils dépendent d’une construction sociale, la mode de chaque moment historique.
Si quelqu’un s’habille avec des vêtements du Moyen Âge, nous pensons qu’il s’agit d’un costume ou d’une personne qui participe à un film se déroulant dans cette période historique. Cette association d’idées a une explication : cette façon de s’habiller n’a de sens que dans une culture donnée et en dehors, elle prend une signification très différente.
Les schémas mentaux sont soumis à un processus permanent de changement.
Cette idée générale s’incarne dans les différents looks au fil du temps. Dans les années 1950, certaines préoccupations et circonstances sociales ont fini par créer des archétypes humains, par exemple les mods ou les rockers, et dans la décennie suivante, un secteur de la société a créé un style et des vêtements hippies. Dans les années 1970, le style punk est apparu, et dans les années 1980, le cyberpunk.
Ces changements d’image vont au-delà des apparences esthétiques, car chaque tribu urbaine a ses propres idées et valeurs, c’est-à-dire des constructions créées par un secteur de la société avec lesquelles il est possible d’exprimer des préoccupations, des intérêts et des sentiments.
Un courant de pensée
Le constructivisme social est une théorie du domaine de la sociologie et un cadre théorique de l’épistémologie. Dans cette perspective, une connaissance ou une sphère de la réalité est analysée en tenant compte de son germe et de son développement dans le contexte social. Cela implique que c’est l’action humaine qui construit n’importe quel domaine ou dimension de la culture : une tendance de la mode, un modèle éducatif, une théorie scientifique ou une fête populaire.
De manière simplifiée, on pourrait dire que tout se déroule dans un cadre socioculturel. D’un point de vue philosophique, le constructivisme social tente de répondre à une question générale : comment savons-nous ce qui existe ?
Selon le constructivisme social, la réalité du monde et de la pensée individuelle n’est pas déterminée par des catégories immuables de type divin ou naturel, mais c’est l’action humaine dans sa complexité qui guide les différentes constructions.