Définition de la responsabilité

Qu’est ce que : Définition de la responsabilité

La responsabilité consiste en une valeur éthique, en vertu de laquelle les sujets reconnaissent et assument les conséquences de l’accomplissement d’un acte, ou, en assumant la responsabilité envers autrui, prennent en charge les soins et l’attention d’autrui. Une personne responsable est celle qui s’engage à répondre à une certaine demande, par exemple, l’exécution d’un travail. Lilén Gomez | Jan. 2022Professeur de philosophie

La responsabilité dans l’Antiquité

Aristote a consacré une partie importante de son œuvre à l’éthique, en tant que domaine de pensée dont le but est de répondre à la question de savoir comment bien vivre. La question de la responsabilité concerne des préoccupations d’ordre éthique. D’une manière générale, dans l’éthique aristotélicienne, pour qu’une action relève de la responsabilité d’un individu, il est nécessaire qu’elle soit volontaire et réalisée par un choix. Un acte volontaire est un acte qu’un individu accomplit spontanément, par opposition aux actes accomplis contre sa volonté.
Tout acte volontaire nécessite un choix préalable, c’est-à-dire un désir délibéré, non pas mû par les passions mais par l’intellect. Par conséquent, une action n’est la responsabilité de l’agent que si elle est choisie par l’agent. En ce sens, les actions des enfants et des animaux ne seraient pas responsables, puisqu’elles ne procèdent pas de choix délibérés, mais de la satisfaction immédiate des appétits. Il s’agirait donc d’une théorie de la responsabilité fondée sur la rationalité.

La liberté de choix de Kant comme condition de la responsabilité

À l’époque moderne, le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) a récupéré l’importance du choix dans sa théorie de la responsabilité, en prenant comme point de départ le libre arbitre humain. Il s’agit de la capacité de choisir indépendamment de la sensibilité, c’est-à-dire sans être contraint par une détermination sensible imposée par la nature (comme dans le cas de l’agencement animal) ; une action, pour être morale, doit être libre et, pour être libre, elle ne peut être réduite au domaine phénoménal, mais doit avoir un caractère intelligible. L’homme est la cause de ses actions en vertu de sa propre rationalité.
Ainsi, la relation entre rationalité et volonté apparaît également dans la théorie kantienne : la responsabilité ne concerne que les êtres rationnels, qui possèdent la faculté de raison pratique, grâce à laquelle ils sont capables de décider d’agir conformément aux lois morales.
En même temps, la volonté libre est celle qui est soumise aux lois morales, car obéir à la loi morale, c’est répondre à une exigence que la volonté s’impose à elle-même. L’homme est donc pleinement responsable lorsqu’il est libre, c’est-à-dire lorsque sa volonté obéit à la loi morale et est donc autonome.

Théories actuelles de la responsabilité

Hannah Arendt (1906-1975) et Emmanuel Lévinas (1906-1995) sont deux auteurs de référence pour penser une théorie de la responsabilité aujourd’hui.
Tout au long de son œuvre, Arendt insiste sur la nécessité pour les personnes d’être responsables dans la mesure où elles occupent une place dans le monde, avec d’autres personnes. La condition humaine est étroitement liée à l’obligation d’assumer la responsabilité du monde. La théorie de la responsabilité de Hannah Arendt – comme celle de Lévinas – a été profondément marquée par l’événement historique du génocide perpétré par les régimes totalitaires du XXe siècle, en particulier le régime national-socialiste.
Par le simple fait d’appartenir à l’humanité, notre condition humaine exige que nous assumions la responsabilité du passé, dans la mesure où il nous incombe de veiller à ce que les crimes perpétrés ne se répètent pas dans le présent, voire d’assumer les conséquences d’actes qui n’ont pas été commis par nous-mêmes, mais par nos semblables.
Pour Lévinas, la responsabilité envers l’autre est essentielle à l’éthique. L’altérité, qui rend l’autre radicalement différent, est à la base de sa métaphysique. Pour le philosophe, la responsabilité ne dépend jamais de son propre choix, mais toujours de la rencontre avec l’autre, qui nous constitue comme des êtres responsables.

Références bibliographiques

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Novo, R. M. (2008) El concepto de ‘responsabilidad’ en la filosofía política de Hannah Arendt. Actes des VII Jornadas de Investigación en Filosofía para profesores, graduates y estudiantes. Université nationale de La Plata. ISBN 978-950-34-0578-9.