Qu’est ce que : Définition de la méthode scientifique
Contents
Dans les sciences factuelles, la méthode scientifique est comprise comme la procédure, constituée d’une série d’étapes, qui permet d’étendre les connaissances validées épistémologiquement. Bien qu’il n’y ait pas de méthode scientifique unique possible – et que la recherche scientifique ne soit généralement pas un processus linéaire, mais complexe – il existe aujourd’hui un consensus sur les étapes d’un processus de recherche. Dans ce qui suit, nous allons développer chacune d’entre elles, dans le cas de la méthode dite hypothético-déductive. Les connaissances préexistantes constituent le point de départ de toute recherche, le contexte de connaissances dans lequel se pose un problème à résoudre. Lilén Gomez | avr. 2022Professeur de philosophie
Formulation d’un problème
Aucune recherche scientifique ne peut commencer par une simple observation, ni par l’énonciation d’une conjecture ou d’une théorie. Toute recherche commence par la formulation d’un problème qui est posé dans le contexte des connaissances préexistantes. Un problème peut être empirique (en ce sens qu’il découle de l’observation d’un phénomène dont l’explication est inconnue) ou conceptuel (lorsqu’il n’implique pas d’observation empirique). Un problème de recherche doit être régulier, c’est-à-dire qu’il ne peut pas consister en une exception singulière ; dans ce cas, il est mis de côté.
Afin de poursuivre la recherche, une analyse du problème est effectuée. Cela consiste à passer en revue les connaissances préexistantes pour tenter de trouver une solution possible. Si elle est trouvée, le problème est résolu. Dans le cas contraire, il passe à l’étape suivante.
Formulation d’une hypothèse générale
Il s’agit d’une (ou plusieurs) conjecture(s) dont on ne sait pas si elle(s) est (sont) vraie(s) ou fausse(s), mais qui, si elle(s) était(ent) vraie(s), résoudrait(ent) le problème. Lorsque les différentes hypothèses en jeu ne sont pas compatibles entre elles, elles sont appelées hypothèses rivales.
Déduction d’hypothèses dérivées
Une fois l’hypothèse générale formulée, on examine les implications qui en sont déduites, c’est-à-dire ses conséquences logiques. Cette étape est importante dans la mesure où, si l’hypothèse générale est acceptée, tout ce qui découle logiquement de cette conjecture est également accepté ; ainsi, une hypothèse peut sembler raisonnable et pourtant contenir des implications étranges, qui en sont inévitablement déduites.
Déduction des conséquences de l’observation
Également appelées implications contrastives (selon Hempel). Il s’agit des conséquences des hypothèses qui ont un certain contenu empirique, de sorte qu’elles peuvent être testées dans une expérience (entendue au sens large, soit l’observation, soit l’expérimentation réelle). Sans implication contrastive, il n’est pas possible de tester une hypothèse par l’expérience et elle ne peut donc être ni confirmée ni réfutée.
Au sens logique, une implication contrastive est un énoncé de forme conditionnelle, composé d’un antécédent et d’un conséquent qui constituent des énoncés d’observation. L’antécédent décrit les conditions initiales et le conséquent est l’énoncé d’un type d’événement observable et mesurable. Ensuite, une implication contrastive indique que, étant donné certaines conditions initiales, si elles sont vérifiées, alors l’énoncé du conséquent sera vrai.
Il est nécessaire d’introduire, en l’occurrence, une précision terminologique : un énoncé est dit observationnel lorsqu’il est composé de termes dont on présuppose qu’ils ont une signification directe, donnée par l’expérience. Il est possible de définir les termes d’observation par leur référence à des entités directement observables au moyen des sens ; tandis que, par opposition, les termes théoriques seraient ceux qui se réfèrent à des entités ou à des propriétés non directement observables par les sens (qui sont donc appelées entités théoriques).
Contestation de l’hypothèse par l’expérience
Enfin, les hypothèses formulées sont confrontées à l’expérience par des implications contrastées, au moyen d’observations ou d’expériences. Une expérience consiste à produire les conditions initiales définies, puis à observer si l’événement attendu se réalise ou non. Si l’énoncé conditionnel est vrai, l’hypothèse est confirmée ; s’il est faux, elle est réfutée.
Bibliographie
HEMPEL, C. G. (1966) Philosophy of Natural Science. Madrid : Alianza, 1972.