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- 1 Qu’est ce que : Définition de la guerre sociale
- 1.1 La guerre sociale est une guerre qui s’est déroulée entre 91 et 88 avant J.-C., entre la République romaine d’une part et divers peuples italiques coalisés d’autre part.
- 1.2 Les Étrusques, les Samnites, les Picènes, les Lucaniens, les Ombriens, les Apuliens, les Marrucins et d’autres alliés s’associent, se constituent en république, élisent leur propre sénat, frappent leur propre monnaie, érigent une nouvelle capitale – qu’ils appellent Italica – et déclarent la guerre à Rome.
- 1.3 Les troupes des confédérés italiens étaient composées de vétérans des campagnes précédentes de la République romaine, de sorte que leur panoplie et leurs tactiques étaient identiques à celles de l’armée romaine.
- 1.4 Publius Rutilius Lupo, consul en charge du front nord, est vaincu en 90 avant J.-C. dans la vallée de Tolenus.
- 1.5 En 89 avant J.-C., Lucius Cornelius Sulla prend le commandement de l’armée du Sud.
- 1.6 Progressivement, les Romains parviennent à se remettre de leurs défaites initiales et à regagner le terrain perdu, en passant à l’offensive. En 89, Sulla a vaincu une grande armée samnite.
- 1.7 En fin de compte, bien qu’ils aient perdu le conflit, les alliés italiques ont réussi à obtenir la citoyenneté tant désirée.
Avant de devenir un grand empire qui marquera à jamais la face du monde, la Rome encore républicaine a dû affronter toute une série de conflits guerriers qui remettaient en cause soit son existence même, soit sa prépondérance, soit sa forme d’organisation. L’une de ces dernières était la ‘guerre sociale’.
Ces peuples, jusqu’alors alliés de Rome, se sentaient maltraités par la ville, car bien que théoriquement elle aurait dû les traiter comme des alliés (ce qu’ils étaient officiellement), elle les traitait plutôt comme une possession.
La citoyenneté romaine était une question très sensible pour ces alliés, car elle leur conférait de nombreux avantages sous forme de droits et était très attrayante, mais ils ne pouvaient en profiter massivement.
Parmi les avantages de la citoyenneté romaine figuraient une répartition plus équitable des terres et un plus grand bénéfice dans la distribution des butins de guerre. Bien que les alliés italiques aient fourni la plupart des soldats des légions, Rome s’est taillé la part du lion, et ce, campagne après campagne, avec une diminution correspondante pour les alliés. En échange du soutien de leurs projets, le tribun de la plèbe Marcus Livius Drusus a promis aux alliés italiques la citoyenneté romaine, une promesse qu’il n’a pas pu tenir puisqu’il a été assassiné (une mort plus fréquente qu’on ne le pense parmi les responsables politiques de la Rome antique), vraisemblablement sur ordre ou, du moins, sous l’influence du Sénat.
Puis les alliés, voyant que le sénat était totalement réticent à leur accorder la citoyenneté et que, par conséquent, ils ne seraient jamais traités de la même manière que les autres Romains, bien qu’ils aient rendu le même service à Rome, ont décidé de ‘couper les ponts’.
Les Étrusques, les Samnites, les Picènes, les Lucaniens, les Ombriens, les Apuliens, les Marrucins et d’autres alliés s’associent, se constituent en république, élisent leur propre sénat, frappent leur propre monnaie, érigent une nouvelle capitale – qu’ils appellent Italica – et déclarent la guerre à Rome.
Les choses n’ont pas bien commencé pour la ville qui allait plus tard conquérir une grande partie du monde connu, puisqu’elle a été vaincue dans plusieurs batailles en 91 avant J.-C., année où des révoltes ont commencé dans toute la péninsule contre les Romains.
Les troupes des confédérés italiens étaient composées de vétérans des campagnes précédentes de la République romaine, de sorte que leur panoplie et leurs tactiques étaient identiques à celles de l’armée romaine.
Ainsi, on parlera indifféremment, par exemple, des légions samnites ou des Marsi.
En raison de leur situation géographique par rapport à Rome, qui se trouve dans la partie centrale de la péninsule italienne, et à laquelle pratiquement tous les Latins (de l’actuel Latium) sont restés fidèles, les Alliés divisent leurs forces en deux fronts, nord et sud, tandis que les Romains doivent faire de même, chacun de leurs deux consuls se consacrant à l’un des fronts.
Publius Rutilius Lupo, consul en charge du front nord, est vaincu en 90 avant J.-C. dans la vallée de Tolenus.
L’un de ses assistants était Gaius Marius, qui allait finalement prendre le commandement exclusif et se révéler, au fil des ans, l’un des plus grands stratèges de Rome et l’architecte de la réforme de l’armée qui allait permettre à la ville éternelle de conquérir le monde.
En 89 avant J.-C., Lucius Cornelius Sulla prend le commandement de l’armée du Sud.
Sulla, qui finira par s’engager dans une guerre civile contre Marius et deviendra dictateur, persécutant notamment Jules César lui-même, deviendra également l’un des principaux commandants et hommes politiques de la Rome classique.
Progressivement, les Romains parviennent à se remettre de leurs défaites initiales et à regagner le terrain perdu, en passant à l’offensive. En 89, Sulla a vaincu une grande armée samnite.
En 88, les seuls ennemis majeurs restants de Rome sont les Samnites, mais les Romains acceptent de négocier, non pas pour mettre fin à la guerre, mais pour assurer la paix à l’avenir.
En fin de compte, bien qu’ils aient perdu le conflit, les alliés italiques ont réussi à obtenir la citoyenneté tant désirée.
Rome était une puissance militaire, mais les Romains étaient aussi des négociateurs pragmatiques, et savaient qu’ils pouvaient parvenir à un accord avec leurs anciens alliés afin de rester forts face à de nouveaux ennemis tels que les tribus germaniques.
Au fil des siècles et avec ce que l’on appelle la ‘romanisation’, les différences entre les Romains et les alliés italiques se sont évaporées.