Qu’est ce que : Définition de la culture
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La culture rassemble les connaissances, les manifestations artistiques et les coutumes d’un groupe social à une période historique donnée. Le mot vient du latin cultūra, par rapport à la forme adjective cultus, accompagnée du suffixe -ūra, associé au verbe colere, qui se traduit en français par cultiver ‘. Lilén Gomez | Mar. 2022Professeur de philosophie
L’origine du terme
L’origine latine de la notion de culture la relie à la culture des champs. La culture, selon son sens étymologique, consiste à cultiver l’esprit, par l’éducation de l’homme dans le perfectionnement de ses facultés intellectuelles et morales.
Le terme ‘culture’ apparaît en opposition à ‘nature’ : le monde culturel est le monde propre de l’homme, par opposition au monde naturel. La culture trouve son origine dans l’activité de l’homme sur le monde naturel, en transformant son environnement. Il s’agirait de toutes les manières de vivre et de penser qui sont le produit de la manière dont l’homme organise le travail sur la nature.
Dans un sens général, ces formes comprennent le langage, la technologie, les manifestations artistiques, la science, la politique, le droit, la moralité, la religion, la philosophie, les loisirs, en tant que formes adoptées par les relations entre les personnes et dans lesquelles les relations culturelles sont matérialisées. Il ne s’agit pas seulement d’aspects abstraits, mais la culture du groupe social qui les produit s’incarne dans des objets (tels que des bâtiments, des instruments, des œuvres d’art, etc.)
La culture au Moyen Âge et à l’époque moderne
Le Moyen Âge conserve les caractéristiques générales du concept classique de culture, mais lui donne un caractère religieux : la culture est la culture de l’homme dans le sens de sa préparation à l’accomplissement des devoirs religieux, qui conduisent à une vie ultra-terrestre dans l’au-delà. Ainsi, la culture au Moyen Âge conserve les caractéristiques de l’idéal classique, mais accentue l’aspect contemplatif des pratiques culturelles comme préparation et anticipation de la contemplation céleste de l’âme vers Dieu. La culture est identifiée, plutôt qu’aux connaissances pratiques et techniques, aux connaissances encyclopédiques et religieuses. Vers l’âge moderne, un mouvement de sécularisation de la pensée se produit, les premières universités laïques apparaissent et la culture en général s’oriente vers un scientisme critique, en contrepartie de la répudiation de l’autorité ecclésiastique qui s’est produite dans le contexte d’une crise de l’institutionnalité religieuse. La culture prend des allures humanistes, d’une part, et naturalistes, d’autre part.
Dans les sciences sociales, le concept de culture a généralement été associé à l’étude des formes symboliques. Les phénomènes culturels sont interprétés comme faisant partie d’un réseau significatif. Cette conception a donné lieu à une série de discussions dans les domaines de la sociologie et de l’anthropologie, en gros, entre une conception descriptive (se référant à l’ensemble des valeurs, croyances, coutumes, conceptions, habitudes ou pratiques qui caractérisent une société à un moment historique donné) et la conception symbolique à laquelle nous nous référons (axée sur l’interprétation des phénomènes culturels en tant qu’actions symboliques).
La séparation entre nature et culture
Cependant, une telle conception de la culture, fondée sur l’opposition à la nature, a été critiquée depuis le milieu du XXe siècle par différents penseurs. On constate ainsi qu’en opposant la culture comme trait proprement humain au naturel, dépouillé de tout caractère ‘intellectif’, on aboutit à une conception de la nature comme une sorte d’entité essentiellement homogène et passive.
Concrètement, cela se traduit par une exploitation effrénée des ‘ressources’ naturelles, justifiée par une conception de la nature comme un fonds disponible pour la satisfaction des besoins de l’humanité, au-dessus de ceux de toute autre forme d’existence. C’est pourquoi différents courants de pensée ont proposé de démêler l’opposition entre nature et culture comme stratégie pour une ‘réanimation’ du naturel. Si l’on considère alors une agence propre du naturel, la sphère de la nature cesse d’être un simple réservoir disponible pour l’exploitation humaine et ouvre la possibilité d’autres formes de relation à ce qui nous entoure.
Références bibliographiques
Altieri Megale, A. (2001) Qu’est-ce que la culture ? La lámpara de Diógenes, 2, 4. BUAP, Mexique, pp. 15-20.
Thompson, John B. (1990) : Le concept de culture. Dans Ideology and Modern Culture. Teoría crítica social en la era de la comunicación de masas. Mexique : UAM Xochimilco. pp. 183-240.