Définition de Dictature

Qu’est ce que : Définition de Dictature

Une dictature est une forme de gouvernement exercée par une seule personne qui utilise son pouvoir de manière arbitraire et sans être spécialement limitée par la loi. Ainsi, un dictateur prend des décisions sans tenir compte des possibilités de consensus avec le peuple gouverné, ce qui est le contraire d’une autorité démocratique, qui est élue par les gouvernés.Il convient de noter que, selon les préceptes philosophiques de la Grèce antique, la dictature ne semble pas homologue à l’opposition proposée à l’origine entre les formes pures et impures de gouvernement. Dans ce modèle, défendu par les philosophes athéniens, les formes unipersonnelles de gouvernement étaient la monarchie ( monos : un, archos : gouvernement), en tant que forme idéale ou pure, et la tyrannie, en tant que variante corrompue de cette forme de gouvernement. La dictature, en revanche, en tant que concept et structure d’action politique, est née à des stades ultérieurs de la civilisation.
En effet, les origines du terme ‘dictature’ remontent à l’époque où la civilisation romaine était florissante. Fondamentalement, la dictature y avait un statut juridique en tant que mode de gouvernement exercé de manière extraordinaire dans des moments difficiles nécessitant des décisions rapides. Dans ce contexte, la proposition aurait d’abord été faite par Titus Laertius, qui aurait été le premier à faire usage de cette fonction ; le sénat était autorisé à déterminer si un tel changement était nécessaire ; si les circonstances le justifiaient, un ordre était donné à l’un des consuls, qui procédait à la nomination du dictateur ; après quoi, personne ne pouvait critiquer les performances du nouveau gouvernement. Toutefois, au départ, ces pouvoirs spéciaux étaient assortis de limites raisonnables. Ainsi, le ‘dictateur’ n’avait le pouvoir que pour une période de six mois, après quoi ses pouvoirs étaient révoqués. À ce moment-là, il a dû rendre compte de ses actions.
Sans surprise, cette pratique pouvait conduire à des tentatives de se succéder indéfiniment au pouvoir par des stratagèmes qui donnaient naissance à des monarchies, c’est pourquoi elle a été abolie par la suite.
Le modèle dictatorial du pouvoir a alors été à l’origine de divers abus qui, loin de cesser, se sont intensifiés du fait de l’exercice personnalisé des actes de gouvernement. Alors que dans l’Europe médiévale, cette forme de domination était atténuée en raison de la répartition féodale des structures de pouvoir, la naissance des États modernes aux 15e et 16e siècles a donné lieu à une nouvelle approche des monarchies. Certaines de ces nations ont évolué avec des structures gouvernementales proches de la dictature, jusqu’à ce que les modèles issus de la Révolution française et de l’indépendance des nations américaines permettent une diffusion des modalités républicaines dans le monde entier.
Néanmoins, les dictatures ont régi la vie de nombreux peuples au XXe siècle, comme ce fut le cas avec la concentration du pouvoir par un seul homme en Allemagne sous Adolf Hitler, en Italie sous Il Duce Benito Mussolini, ou sous Joseph Staline en Union soviétique.
Aujourd’hui, les dictatures les plus récentes se trouvent dans les pays sous-développés. Beaucoup d’entre eux se sont répandus et consolidés pendant la période de la guerre froide. À cette époque de l’histoire, les États-Unis et l’Union soviétique étaient engagés dans un conflit voilé qui les a conduits à soutenir des gouvernements dictatoriaux qui maintenaient leur autorité sur la base de la peur et en contournant toute possibilité de consensus. Les exemples les plus frappants sont les différentes dynasties au pouvoir en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (Libye, Tunisie, Syrie, Irak, entre autres), le régime de Cuba depuis 1959, les dictatures militaires en Amérique latine dans les années 1970 et 1980, les gouvernements dits du ‘rideau de fer’ en Europe de l’Est et en Asie centrale, ainsi que les différents systèmes gouvernementaux en Afrique semi-coloniale. La majorité de ces dictatures ont cessé d’exister, laissant place soit à des gouvernements de transition, soit à des structures républicaines de gouvernement, avec les différentes variations régionales qui caractérisent chaque peuple et chaque culture.
Aujourd’hui, la plupart des sociétés du monde ont pris conscience des effets délétères des dictatures sur les droits individuels, faisant des démocraties la forme de gouvernement préférée de ces nations. Les formes dictatoriales sont reconnues comme un risque pour la liberté et la croissance des États et sont explicitement répudiées par la communauté internationale.