Définition de Constitution

Qu’est ce que : Définition de Constitution

La constitution est la loi fondamentale sur laquelle repose un État donné avec tout son cadre juridique. Il établit la répartition des pouvoirs avec sa portée, tout en garantissant les droits et libertés. Le pouvoir ayant la capacité de rédiger ou de modifier une constitution est appelé pouvoir constituant. Ce pouvoir ne découle d’aucune règle mais est de nature politique avec la capacité d’établir des règles ; l’idée la plus répandue est que le peuple est le détenteur de ce pouvoir.
Une constitution peut être classée selon plusieurs critères : selon sa formulation, elle peut être écrite ou non écrite ; selon son origine, elle peut être accordée (lorsqu’un monarque l’accorde), imposée (lorsque le parlement l’impose au monarque), convenue (lorsqu’elle est faite par consensus) et approuvée par consensus populaire ; et enfin, selon sa possibilité d’être réformée, elle peut être rigide ou flexible.
La branche du droit responsable de l’étude des aspects constitutionnels est appelée droit constitutionnel. Il traite notamment de la formation de l’État et de ses différents pouvoirs ainsi que de leur rôle vis-à-vis des citoyens, et se fonde sur les principes du iusnaturalisme et du iuspositivisme. L’iuspositivisme est précisément le droit produit par l’État, il est écrit et a le caractère d’une loi ou d’une norme. Quant au droit naturel (iusnaturalisme), il s’agit de ce qui est inhérent à chaque personne, au-delà des dispositions de l’État, par exemple, le droit à la vie. Elles ne doivent pas nécessairement être écrites, bien que l’État puisse les rendre explicites dans ses textes constitutionnels. Qu’ils soient écrits ou non, l’individu les apprécie. A partir de 1948, on commencera à les appeler ‘droits de l’homme’.
L’émergence des constitutions remonte au Moyen Âge, lorsque les petites villes disposaient de chartes délimitant les droits des citoyens. Cependant, l’origine des formes constitutionnelles que l’on peut observer aujourd’hui doit être recherchée dans les révolutions qui ont eu lieu au XVIIIe siècle, notamment les révolutions française et américaine. D’autres révolutions se sont ajoutées au XIXe siècle, qui ont contribué à ce que le concept de constitutionnalité soit considéré comme très important. Avec la Déclaration universelle des droits de l’homme et son acceptation par les constitutions du monde entier, une autre étape importante a été franchie dans la formation des constitutions d’aujourd’hui.
En ce sens, nous pouvons mettre en évidence trois ‘moments’ ou étapes pertinents en termes de contenu de ces lois suprêmes de chaque nation. Premièrement, le constitutionnalisme classique, qui est né avec les révolutions mentionnées ci-dessus (principalement les révolutions française et américaine). Dans ceux-ci, les droits des citoyens étaient envisagés du point de vue de l’objectivité, c’est-à-dire qu’ils accordaient aux citoyens des droits et une égalité devant la loi : toutefois, cette égalité était formelle, car l’État était principalement libéraliste, c’est-à-dire qu’il n’interférait pas dans la question de l’équité sociale et que les marchés jouaient un rôle clé. Par conséquent, l’égalité correspondait à une conception philosophique qui n’avait que peu ou pas de correspondance avec la réalité.
Mais c’est avec les constitutions mexicaine et allemande qu’une nouvelle forme émerge : le constitutionnalisme social, entre 1914 et 1917. Parallèlement à la consolidation de l’État providence, cela a permis d’assurer aux citoyens des conditions de vie décentes, en relation avec le droit à la propriété, les droits du travail, et l’information a commencé à être considérée comme un bien social. L’égalité commence alors à être abordée à partir d’une conception subjective, dans la mesure où les droits attribués aux citoyens par l’État sont explicitement énoncés dans les constitutions.
Une nouvelle étape a été franchie avec la consolidation de ce que l’on appelle la ‘communauté internationale’ en 1945, avec la création des Nations unies et de sa Déclaration universelle de 1948, qui a proclamé les droits de l’homme inhérents à chaque personne. Si dans un pays, sa constitution était la loi suprême, avec cette nouvelle forme d’organisation mondiale, les Pactes, Traités et Conventions entre nations auxquels le pays adhère ont une hiérarchie supérieure aux lois nationales.
Au cours du XXe siècle, de nombreux habitants des pays d’Amérique latine ont vu leurs droits constitutionnels violés par divers coups d’État. C’est pour éviter de telles situations que de nombreuses constitutions comportent des dispositions qui les empêchent et établissent des sanctions pour les responsables.