Décret sur l’incendie du Reichstag : Définition, concept et qu’est-ce que c’est ?

Qu’est ce que / Décret sur l’incendie du Reichstag : Définition, concept et qu’est-ce que c’est ?

Dans la nuit du 27 février 1933, le Reichstag, le bâtiment qui abritait les différents parlements allemands depuis 1894, brûle. Les nazis étant déjà au pouvoir, cette nuit-là marque le début de la fin de la démocratie en Allemagne, fin qui sera entérinée le lendemain par le décret dont le nom fait référence à l’incident.

Le décret sur l’incendie du Reichstag était une loi adoptée par le président allemand (Paul von Hindenburg) à la demande – et sous la pression – du chancelier Adolf Hitler, qui suspendait diverses libertés civiles afin de prévenir un hypothétique soulèvement de la gauche.

Cette dernière était ce que la classe dirigeante allemande conservatrice craignait le plus, à la fois en raison de l’exemple de ce qui s’était passé en Russie avec la révolution, et de sa propre expérience nationale des tentatives révolutionnaires de l’après-Première Guerre mondiale, qui ont été réprimées avec une grande violence.

La même nuit que l’incendie, Marinus van der Lubbe, un militant communiste néerlandais accusé d’avoir mis le feu, a été arrêté.

-Van der Lubbe est arrêté après avoir tenté de mettre le feu à d’autres bâtiments publics, bien que de nombreux historiens doutent de sa responsabilité. Trois autres dirigeants communistes (Georgi Dimitrov, Vasil Tanev et Blagoi Popov) ont été arrêtés plus tard, et leur excellente rhétorique, en particulier celle de Dimitrov, a exposé les arguments des nazis.
Ceux qui doutent de la paternité de Lubbe affirment que l’incendie pourrait bien être un complot nazi, et donc exécuté par des militants nationaux-socialistes.
Quoi qu’il en soit, les nazis saisissent l’occasion pour s’emparer davantage du pouvoir et, le lendemain, le président Hindenburg fait passer la loi.

Le décret suspend, pour une durée indéterminée et compte tenu de la situation, les libertés d’expression, de presse, de réunion, d’association (liée à la précédente), et le secret des communications. Elle a également doté les autorités des pleins pouvoirs.

En pratique, cela a déraciné la démocratie de l’Allemagne, la transformant en un État policier dans lequel tout citoyen était soumis sans droits à l’arbitraire du gouvernement et des autorités, ce qui revenait à dire du parti nazi.

Le gouvernement nazi en profite également pour centraliser des pouvoirs auparavant détenus par les Länder, et pour procéder à des arrestations massives d’opposants.

Ainsi, en quelques jours, l’opposition communiste a disparu de la vie publique et a dû désormais vivre dans le plus grand secret.
Lors des élections suivantes au Reichstag, le 5 mars de la même année (la chambre se réunissait entre-temps dans un autre bâtiment), les nazis ont obtenu 44 % des voix, ce qui a conduit à la loi d’habilitation de 1933, qui a privé le Reichstag de tout pouvoir et l’a concentré entre les mains du gouvernement.
C’est le coup de grâce à une démocratie qui s’est transformée en dictature en l’espace d’un peu plus d’un mois.