Qu’est ce que : Définition de Barra Brava (Football)
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Dans de nombreux pays, le football est vécu avec une réelle passion. Une partie des supporters défend les couleurs de leur équipe comme s’ils étaient des patriotes ou des guerriers extrémistes. Dans l’ensemble de l’Amérique latine, les supporters les plus radicalisés sont connus sous le nom de barras bravas. Beaucoup d’entre eux opèrent en dehors de la loi, agissent comme une force de choc lors des rassemblements politiques, enlèvent et installent des entraîneurs. Ce sont des types durs, violents, friands d’alcool et de drogues, et se transforment souvent en une tribu urbaine de criminels déguisés dans le maillot de leur équipe de leur âme.
Sociologiquement, ces supporters se présentent comme les ‘gardiens’ de l’identité de leur équipe favorite.
Ces dernières années, ce phénomène social a donné lieu à de nombreux actes de violence et même à des meurtres (la plupart des crimes ne sont pas commis entre les membres de clubs de supporters rivaux mais entre les barras eux-mêmes qui se battent pour le leadership des gangs).
Ce milieu criminel tente d’être combattu par des opérations de police qui contrôlent le parcours des supporters se rendant au match (dans la seule ville de Buenos Aires, il existe plus de dix équipes historiques de football argentin et chacune d’entre elles a ses propres quartiers et communautés). En Espagne, ces tribus sont appelées ultras et en Angleterre, on les appelle hooligans. Les bons supporters désapprouvent ces bandes, car elles ont parfois pris le contrôle des terrains de jeu et intimident le reste des fans. Pour certains d’entre eux, le football n’est qu’une excuse pour conserver leur part de pouvoir dans la rue ou pour vendre de la drogue. Afin d’enrayer cette spirale de violence, des associations ont été créées pour nettoyer le monde du football de ce type de personnes (par exemple, l’ONG ‘Salvemos al fútbol’ en Argentine ou les lois contre la violence promues au Chili dans les années 1990).
L’origine de cette expression est liée au football argentin.
Dans la presse argentine des années 1920, les supporters de San Lorenzo de Almagro sont connus sous le nom de ‘barras’. En effet, lors des matchs disputés dans leur stade, ils portaient des câbles épais avec des roues de vélo à leur extrémité afin d’intimider ou d’attaquer les supporters rivaux. Ainsi, comme les barras ou gangs se comportaient de manière agressive, l’étiquette ‘barra brava’ a été créée. Cette expression s’est rapidement étendue à tous les supporters argentins et a fini par être reprise dans d’autres pays d’Amérique latine.
C’est dans les années 1980 que ce phénomène s’est définitivement consolidé.
Plus qu’un sport
Les Argentins entretiennent une relation intense avec le football et ont en quelque sorte créé leur propre vision du monde de ce sport. Il y a un Dieu tout-puissant (Maradona) et un demi-dieu (Messi).
Il y a des temples du culte : La Bombonera de Boca et El Monumental de River.
Parmi les héros figurent Di Stefano, El Trinche et le mythique gréviste de River des années 40, La Máquina.
Il y a aussi des gourous légendaires comme Menotti, Bielsa, Basile et Bianchi.
Dans l’histoire de l’Albiceleste, il y a deux exploits qui n’ont pas été oubliés, les championnats du monde de 78 et 86.
Dans ce contexte de passions intenses, il n’est pas rare de voir apparaître des sous-groupes de fans incontrôlés. Bien qu’ils constituent une minorité qui ne représente pas le football argentin, ils ternissent l’image de ce sport.