Définition de l’Ordolibéralisme

Qu’est ce que : Définition de l’Ordolibéralisme

La plupart des définitions de l’être humain convergent vers une idée de base : l’homme est un animal social. Cela signifie que notre nature ne peut être comprise que dans le contexte d’une société. En ce sens, différents types de sociétés ont émergé de l’Antiquité à nos jours. Chacun d’entre eux a des formes d’organisation différentes.

Après des siècles d’absolutisme au Moyen Âge et à la Renaissance, un Anglais du nom de John Locke a théorisé au XVIIe siècle un nouveau paradigme : le libéralisme politique.

Cette doctrine était fondée sur la protection de la propriété privée, l’individualisme, la liberté et l’égalité devant la loi. Deux siècles plus tard, un philosophe écossais nommé Adam Smith a adapté cette idée à l’économie et a jeté les bases du libéralisme économique. Ce courant défend la liberté des marchés, la libre concurrence et une intervention minimale de l’État dans l’activité économique. Adam Smith a inventé l’étiquette métaphorique de la main invisible pour expliquer son modèle économique : une puissance indéfinie, la main invisible, est chargée de réguler l’économie au lieu d’une intervention directe de l’État. C’est l’intervention de cette force invisible qui ordonne le flux de l’activité économique dans son ensemble, c’est-à-dire les différents prix, la concurrence sur le marché et la prospérité de la société en général.

La thèse principale de l’ordolibéralisme

Au début du 20e siècle, les économistes de l’école de Fribourg en Allemagne ont jeté les bases de l’ordolibéralisme. Son approche essentielle consiste à corriger les excès du libéralisme dans le cadre du capitalisme. La doctrine de l’ordolibéralisme est apparue en réponse à deux crises majeures en Allemagne : la défaite militaire de la Première Guerre mondiale et, par la suite, le désastre causé par le nazisme.
Le principal représentant de l’ordolibéralisme est Walter Eucken, qui prône un libéralisme social basé sur les principes du libéralisme, mais avec des politiques interventionnistes promues par l’État. Selon la doctrine ordolibérale, la principale fonction de l’État devrait être de maintenir des conditions de marché optimales, notamment en évitant les monopoles et les oligopoles. L’intervention de l’État doit se faire par le biais d’institutions, telles qu’une banque centrale qui régule la politique monétaire sans implication directe de l’État.

L’ordolibéralisme aujourd’hui

Depuis une dizaine d’années, l’économie allemande est orientée dans le sens de l’ordolibéralisme. Cela implique une réduction drastique de la dette publique, un contrôle de l’inflation et des mesures d’austérité.
L’Allemagne est aujourd’hui l’un des moteurs de l’Union européenne et un acteur majeur de l’économie mondiale. Et tout cela est directement lié aux postulats de l’ordolibéralisme.