Qu’est ce que : Définition de l’argument
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Un argument consiste en un raisonnement qui cherche à prouver, à étayer ou à réfuter une certaine thèse. Un argument est également connu comme l’intrigue sur la base de laquelle une histoire se développe, c’est-à-dire l’enchaînement ordonné des événements qui sont racontés dans une œuvre de fiction. L’intrigue, dans les deux sens du terme, consiste à fournir une succession d’événements qui permettent de progresser d’un point de départ donné à une certaine conclusion. Lilén Gomez | Jan. 2022Professeur de philosophieL’argumentation ne se limite pas à l’environnement scolaire ou académique, mais est présente dans les conversations quotidiennes, dans les médias et dans une grande variété de textes.
Rhétorique et logique
L’argumentation est généralement associée à l’art de la rhétorique, en tant que technique qui étudie la manière dont le discours est articulé dans le but de persuader ou de convaincre le destinataire. L’art rhétorique ( tekhné rhetoriké ) était déjà enseigné dans la Grèce antique comme une forme d’accès à la participation politique à la vie publique, étroitement liée à la persuasion des jurys populaires dans les assemblées et les tribunaux. L’objectif de persuasion a longtemps valu à cet art de la pensée une certaine délégitimation, puisqu’une grande capacité argumentative soutenue par une bonne rhétorique ne serait pas nécessairement le reflet d’une plus grande connaissance, mais pourrait simplement s’expliquer par la facilité de parler joliment et de convaincre les autres. De manière générale, cette position vis-à-vis de la rhétorique a donné lieu à la prédominance de la logique comme science privilégiée pour l’étude de l’argumentation, vers la fin du XIXe siècle.
Du point de vue de la logique, ce qui est pertinent n’est pas l’acte de persuasion, mais l’analyse de l’enchaînement des énoncés selon certaines règles établies comme cadre de référence. L’analyse logique se concentre sur la manière dont certains énoncés sont reliés à d’autres, indépendamment de l’effet que l’argumentation produit sur le récepteur du discours et, il faut le noter, du contenu de ces énoncés, deux limites qu’il ne faut pas perdre de vue. Bien que nous ayons mentionné le privilège de la logique par rapport aux autres types d’analyse du discours, il faut garder à l’esprit que ce n’est pas la seule approche possible.
Argumentation et persuasion
Si nous considérons l’argumentation comme un ensemble de stratégies discursives visant à persuader, nous constaterons que cette caractéristique est partagée par un grand nombre de textes, quel que soit leur genre. Nous pouvons trouver une fonction argumentative dans un discours prononcé publiquement par un fonctionnaire, mais aussi dans des textes scientifiques orientés vers un intérêt social ou économique. En effet, dans l’élaboration d’un discours (au sens général, c’est-à-dire ce qui est énoncé) il y a un choix préalable d’objets présentés au récepteur sous certaines relations, qui ne reflète pas le monde tel qu’il est, mais qui est articulé selon le point de vue de l’émetteur.
En d’autres termes, chaque fois que nous exprimons un enchaînement d’idées, nous présentons un point de vue à l’autre, avec un intérêt plus ou moins grand à le convaincre, mais sans que cet intérêt soit éliminé, car aucun discours ne reflète fidèlement le monde de manière neutre. Dans l’argumentation, en donnant une explication sur quelque chose, nous cherchons à faire en sorte que l’interlocuteur accepte cette explication comme une vérité au moins possible. On peut donc parler d’argumentation chaque fois que le sujet qui articule un discours manifeste avec celui-ci une représentation du réel, dans un cadre probable, préfiguré par sa position sociale et son idéologie, et qu’il y a une intention persuasive.
Types d’arguments
Les types d’arguments les plus courants sont : i) l’argument analogique, dans lequel une relation de similitude est établie entre ce que l’on cherche à argumenter et un autre fait avec lequel il partage des caractéristiques communes selon l’interprétation de l’émetteur ; ii) l’exemplification, par laquelle des faits particuliers sont subsumés sous le phénomène général à justifier ; iii) l’argument d’autorité, par lequel on fait appel à la position d’un tiers versé dans le domaine en question ; iv) l’argument de probabilité, par lequel des données statistiques sont fournies pour conclure à la probabilité d’un fait ; entre autres.
Références bibliographiques
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